Après 3 jours de séminaire sur le Design Social à FADU (Université de Buenos Aires) nous avons suivi, lundi matin, un cours de design industriel. Nous avons pu participer à une classe de suivi de projet de diplôme. Chaque groupe présentait un projet qui répondait à une problématique durable ou sociale.
Le soir même, nous sommes allés au centre culturel Konex, qui organise chaque lundi soir un concert de percussions. La Bomba del Tiempo est un orchestre de percussionnistes qui a développé un langage de signes pour l’improvisation sur scène. En sortant du concert, une école de percussion s’est mise à jouer au coin d’une rue. Bientôt, tous les gens qui sortaient dansaient et bloquaient la circulation.
En début de semaine, nous avons réalisé notre première interview en rencontrant Sergio Fasani, coordinateur et designer chez Brotes. Nous avons passé une après-midi dans leur atelier où ils fabriquent des objets à partir de plastique recyclé. Ça a été l’occasion pour nous de discuter avec des membres de l’entreprise autour d’un mate.
Les rencontres continuent avec la Cooperativa de Diseño. Six femmes composent cette coopérative de design social (industriel, graphique et audiovisuel) pour aider les initiatives locales à créer leur identité. La Cooperativa est localisée dans l’une des premières usines récupérées par leurs travailleurs : IMPA. La façade et l’entrée sont recouvertes de fresques populaires et colorées.
Vendredi matin, nous sommes accueillis par Socialab, un incubateur de Start-ups ayant un impact social et environnemental. Nous avons échangé avec deux représentantes de Socialab puis deux Start-ups.
Nous avons ensuite rejoins Ulises Barreiro, un professeur d’histoire militant pour l’éducation populaire. Il nous a amené dans les favélas du nord de Tigre appelées « Villas ». Nous y avons visité une école populaire qui offre une éducation aux jeunes ouvriers. Trois professeurs militants de « fronts » différents (front syndical, front des genres, front des territoires) nous ont parlé de leur lutte, leurs actions et leur quotidien en tant qu’enseignants engagés. La pauvreté et l’atmosphère pesante nous ont interpellé dès notre arrivée dans le bidonville. En effet, le quartier est contrôlé par les narco-trafiquants, les forces de l’ordre évitent ces « Villas ». Accompagnés d’Ulises, nous avons eu la possibilité d’avoir un bel échange avec les habitants. Nous avons été particulièrement touchés par cette expérience qui nous a fait réalisé l’ampleur de la fracture sociale en Argentine.
Nous avons profité du week-end ensoleillé pour nous rendre à la réserve écologique de la capitale. Cet espace naturel est situé sur une île artificielle qui possède en réalité un passé plutôt étonnant. L’île fut à l’origine créée pour permettre d’étendre le centre ville. La construction débuta durant la dictature militaire de 1976-83.
La construction d’autoroutes pendant cette période a mené à la destruction des maisons placées sur leurs passages. Les débris de ces maisons représentent la base de l’île qui forme aujourd’hui la réserve. A l’origine conçue pour être une zone habitable, cette île a été abandonnée, la nature y a repris ces droits et en 30 ans une végétation luxuriante ainsi que tout un écosystème a envahit cet espace.
Lundi nous avons quitté Buenos Aires pour Colonia, une ville au sud de l’Uruguay.
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