Santiago, face aux Andes

Nous prenons un bus depuis Mendoza pour passer la frontière en direction du Chili. Nous passerons deux semaines à Santiago. Le trajet à travers les Andes est magnifique ! 

Le contrôle de la frontière se situe haut dans les montagnes, au loin on peut voir les sommets enneigés et nous avons même la chance de voir quelques flocons tomber pendant notre attente.  

Le passage de la douane chilienne se déroule bien plus sereinement que ce à quoi nous nous attendions ! Les gardes frontaliers, d’habitude très pointilleux d’après ce que nous avons pu lire, nous laissent passer après un contrôle raisonnable (pas de chiens lâchés sur nous !). 

La ville de Santiago est impressionnante car entourée des hautes montagnes des Andes. La capitale abrite plus de six millions de personnes, c’est-à-dire 4 chiliens sur 10.  

En arrivant à Santiago, nous retrouvons une amie allemande que nous avions rencontré dans un café de tango à Buenos Aires, Lilli, avec qui nous passerons les trois prochaines semaines. Ce nouveau membre du groupe nous a d’ailleurs permit d’agrandir légèrement notre budget logement et c’est ainsi que nous avons pu trouver un réel palace airbnb avec rooftop entre le centre ville et le barrio Brasil. L’appartement appartient à un collectionneur d’antiquités et d’œuvres d’art du monde. Le lieu est incroyablement décoré : entre statues africaines, couvre-chefs en tout genre et meubles anciens, l’atmosphère est unique. Ça change des hostels ! 

Nous profitons de loger à proximité du quartier Brasil pour partir nous balader dans ses rues et continuer un peu plus loin dans le quartier Yungay. De nombreuses fresques de rue et graffitis recouvrent les façades des bâtiments, des maisons et des échoppes. Le parc Quinta Normal est tranquille, nous passons devant les musées d’art contemporain, d’histoire naturelle et des sciences et de la technologie pour ensuite revenir vers l’appartement en passant dans un quartier plus populaire près de la station centrale. 

Les rendez-vous projets commencent dès le lendemain de notre arrivée avec le co-créateur de Socialab, Andrés Iriondo. Il nous reçoit dans l’espace de co-working à l’est du centre ville, dans le quartier de Providencia. C’est pour nous l’occasion de comprendre plus en profondeur les objectifs et les mécanismes de cet incubateur d’entreprises sociales. La rencontre est très enrichissante. Nous nous baladons ensuite dans le quartier Providencia et nous remontons le parc Bustamante vers le Río Mapocho. 

Deux jours plus tard, nous rencontrons le directeur général de IFAN, Renzo Gandolfo qui travaille chez Granotec. Le rendez-vous nous emmène dans la zone industrielle de la capitale, plus au nord. IFAN est un projet de l’Etat chilien qui rassemble entreprises publiques et privées ainsi qu’Universités afin de développer des aliments naturels fonctionnels. 

Le lendemain, nous retournons dans l’espace de co-working de Socialab pour interviewer deux des fondateurs de FreshWater, Hector Pino et Alberto González. FreshWater permet un accès à l’eau potable pour les personnes vivants dans des zones reculées du Chili. Ils proposent des installations qui condensent l’eau contenue dans l’air ambiant pour obtenir une eau liquide potable n’importe où. 

Nous déjeunons ensuite avec Raimundo, une connaissance grâce à laquelle nous avons pu rencontrer Renzo Gandolfo. Nous le retrouvons dans le quartier de Las Condes où un grand nombre d’expatriés habitent. Il nous emmène manger les fameux sandwichs chiliens : de gigantesques pains garnis de crudités, avocats, fromage et fins steaks de viande toute tendre. Nous passons un très bon moment avec Raimundo. 

Dans l’après-midi nous partons explorer le centre ville. À la Plaza de Armas, la Catedral Metropolitana s’ouvre sur un espace vert avec une fontaine au centre de la place où les enfants se font une joie de se baigner lorsque les journées sont chaudes ! 

Le musée des arts précolombiens qui se trouve à proximité de la place nous a captivé une après-midi entière ! L’immense pièce située au sous-sol nous a particulièrement plu : les explications étaient claires et la scénographie impressionnante. 

Nous avons beaucoup de chance pendant notre séjour à Santiago car le temps est magnifique. Nous profitons de l’une de ces belles journées pour monter la colline de San Cristóbal. La colline est au sein du gigantesque parc Métropolitain de la ville où familles, amis, cyclistes et joggeurs viennent apprécier la vue panoramique qu’offre le sommet. La montée nous laisse une vue imprenable sur La Gran Torre (plus grande tour d’Amérique du Sud, mais seulement équivalente à l’épaisseur du glacier du mont Aconcagua !) et les montagnes enneigées des Andes en arrière plan. En arrivant au sommet, la ville s’étend devant nous à perte de vue tandis que les Andes se dressent toujours au loin. En redescendant, nous goûtons pour la première fois au « mote con huesillo » une boisson à base de sirop de pêche et de grains de blé entiers que tous les chiliens boivent. La boisson est très sucrée. Nous n’avons pas encore saisi la subtilité de l’association pêche-grains de blé !

On se rattrape en goûtant les glaces de l’Emporio De la Rosa, nos papilles sont ravies. 

Le lendemain, nous allons sur la colline de Santa Lucía, située plus au centre ville pour admirer les alentours d’un autre point de vue. 

Plus à l’est, derrière le centre culturel Gabriela Mistral, un espace plutôt vaste permet à de nombreux jeunes de se retrouver pour danser, faire de la musique, suivre des cours de gym en plein air… 

Sous le hall extérieur du centre, des événements, comme par exemple des festivals de littérature, sont organisés. 

Tout près du centre culturel, se trouve la rue Lastarria. L’atmosphère rappelle un peu le quartier du marais à Paris avec des petits magasins et des cafés bars sympas. On a d’ailleurs eu l’occasion de goûter le fameux Pisco Sour, un cocktail à base d’un alcool de raisins très apprécié par les chiliens !  

Plus au nord du centre, dans le quartier Independencia, nous découvrons avec bonheur le marché central Vega ! Ce marché immense (plus grand marché du Chili) est un paradis pour les gourmands, on y trouve des fruits et légumes magnifiques, des viandes, poissons, épices et produits exotiques introuvables ailleurs dans la ville. On y croise très peu voir aucun touristes et les vendeurs ne vendent qu’au kilo pour des prix assez exceptionnels. On s’y perd facilement plusieurs heures, d’abord pour découvrir ce lieu chaotique et authentique, ensuite pour faire nos achats à travers tout le marché. 

Légèrement plus à l’est, dans le quartier de Bellavista, nous prenons beaucoup de plaisir à visiter l’une des maisons du poète Pablo Neruda, la Chascona. La maison surplombe une bonne partie de la ville, son architecture étonnante se marie parfaitement avec l’intérieur bigarré et extravagant. Pablo Neruda, poète mais aussi collectionneur passionné d’objets du monde, savait créer des espaces qui interpellaient. 

Deux jours avant notre départ, nous avons la chance de pouvoir rencontrer le fondateur d’Algramo, Jose Manuel Moller. Son entreprise a pour objectif de vendre des aliments et des produits du quotidien en vrac afin de baisser de 40% les prix des achats en petite quantité. De cette manière, les personnes se trouvant en situation de pauvreté et qui n’achètent qu’en petites quantités, ne paient pas davantage que s’ils achetaient en  quantités plus importantes. 

Le dernier jour de notre séjour dans la capitale, nous avons visité le cimetière général, au nord du quartier de Independencia. C’est le plus vaste cimetière d’Amérique du Sud (86 hectares). Le lieu est immense, on s’y perd facilement ! De nombreuses personnalités y sont enterrées : Victor Jara, Violeta Parra, Salvador Allende…

Les nombreuses fleurs des tombes et des arbres en font un cimetière particulièrement coloré. Les architectures des sépultures sont parfois étonnantes avec des styles plus ou moins ornementés.

Début décembre, nous prenons un bus en direction de Valparaiso pour rejoindre la côte Pacifique du Chili ! 

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