Algramo

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Au Chili, l’achat de produits de base en petites quantités coûte 40% plus cher que l’achat de ces mêmes produits en quantités plus grandes. Or les familles aux revenus modestes ne peuvent pas se permettre d’acheter leurs produits en grands formats. Ils sont alors soumis à « l’impôt de pauvreté » selon Jose Manuel Moller. De plus, la contamination des terrains touche ces mêmes familles modestes puisque ce sont dans les quartiers populaires que la pollution est la plus présente. D’autre part, les « almacenes » ou épiceries de quartier, peinent à rester compétitives face aux supermarchés. En Amérique du Sud et au Chili, ces almacenes sont des lieux de réunion et de rencontre importants pour les communautés. Leur survie est cruciale pour l’équilibre économique et social.

Basée à Santiago de Chile, Algramo est une entreprise sociale qui poursuit 3 objectifs :

  1. Réduire les prix pour les familles en situation de pauvreté.
  2. Avoir un système de vente qui pollue le moins possible
  3. Vendre à travers des épiceries de quartier

Pour cela, l’entreprise a créé sa propre marque afin de pouvoir supprimer les multiples intermédiaires entre les producteurs et les épiceries. Algramo achète directement aux producteurs les produits en grandes quantités, puis livre aux épiceries de quartier qui font partie du réseau. Les prix sont ainsi réduits de 30%.Algramo propose deux formes de vente : la vente dans des récipients consignés et la vente dans des récipients réutilisables. La deuxième forme de vente est accompagnée d’un distributeur de féculents (riz, lentilles, haricots ou pois chiches) installé chez le commençant.  

L’entreprise reste attentive aux conséquences de ses produits, en terme de déchets et de santé publique, tout en considérant le producteur et les conditions de production des produits. En respectant tous les acteurs (et leurs extensions) de la chaîne de production, un commerce juste et durable est possible. Aujourd’hui, Algramo est vendu dans 1400 épiceries et impacte 200 000 personnes dans Santiago et sa banlieue.

Jose Manuel Moller questionne la forme actuelle des entreprises. Selon lui, on attend aujourd’hui d’une entreprise qu’elle soit innovante simplement pour générer de la richesse. Mais les entreprises sociales doivent être innovantes tout en ayant un impact social rentable. Mais selon Algramo, le rôle le plus important d’un entrepreneur social aujourd’hui est d’avoir une action sur les familles, en particulier. Ce sont précisément les entreprises, et non les fondations ou les structures qui reçoivent des dons, qui doivent remettre en question le rôle des entrepreneurs sociaux. Selon Jose Manuel Moller, c’est en exerçant un esprit critique, en faisant preuve d’empathie et en étant radical dans sa recherche de solutions que l’on peut agir pour un monde plus juste.

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